Le J1, une passerelle vers le large.
« Le J1 est un objet unique. » une pièce de collection, soigneusement disposée sur un socle, à l'image de la Major ou du Mucem.
Ce statut d'œuvres soclées, isolées et insulaires est la marque de « l'esprit du port », passé comme à venir. Cette logique statique entre en résonance avec le mouvement des grands bateaux qui entrent et sortent du chenal. Les dimensions et la mise en scène urbaine de la Halle suffisent à lui conférer une personnalité, une image, une place unique dans le panorama marseillais. Tout est déjà là, nul besoin d'en ajouter.

« Le J1 est une passerelle vers le large. » une architecture fonctionnelle, qui s'élance, s'étire vers l'horizon, tout en restant immuablement ancrée dans la terre.
Cette ouverture vers le port, ce rapport privilégié et amoureux à l'eau est rendu aux marseillais via une programmation ad hoc ; tandis que l'ancrage à la ville est renforcé par la ligne horizontale de la canopée, place protégée du mistral et du soleil d'été. Elle abrite un jardin dense et insolite qui s'installe dans la minéralité des quais comme une évocation des voyages d'aventure : jardin du retour, jardin d'acclimatation, c'est à la fois un refuge et un imaginaire.

« Le J1 a un avenir radieux. »
Un lieu magique, euphorisant, préservé et respecté dans ses caractéristiques propres.
Protéger le J1 comme on le ferait d'un trésor, le révéler par un regard admiratif et respectueux de son architecture, de son histoire et chercher à renforcer ses qualités par quelques signes soigneusement coordonnés qui affirment son identité autant que ses nouvelles fonctions. C'est le défi que nous voulons relever.

Bernard Reichen